Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Pastafarisme Marseilais
Pastafarisme Marseilais
Archives
12 février 2011

Turquie

DIGRESSION TURQUE

L'entrée de la Turquie en Europe stigmatise cet état de fait, Son blocage,malgré les promesses Signées précédentes sont une véritable insulte à ce grand Pays Laïc. ON est d'accord que des progrès restent à faire dans le domaine économique (qu'on a demandé ni à la Grèce, ni à la Roumanie et consoeurs), qu'au niveau des droits de l'homme ce soit encore préoccupant (s'est-on ému de la politique Tachérienne en Irlande ?), et effectivement l'incontournable reconnaissance du génocide Arménien. Les musulmans modérés sont démocratiquement au pouvoir, de même que les Démocrates Chrétiens en Allemagne : égalité, balle au centre.

Qu'on s'assure que la Turquie réponde bien aux critères économiques, humanistes, laics Européens est normal, Mais Sarkozy, et d'autres européens sont revenus sur les promesses signées pour une question de pur racisme religieux (mais non, bien sûr).


Digression dans la digression :

Le bureau du procureur d’Istanbul a inculpé le caricaturiste Bahadır Baruter pour «insulte aux valeurs religieuses d’une partie de la population» et requis une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu'à un an.

Sa caricature se passe à la prière dans une mosquée. L'un des croyants téléphone à Allah pour lui demander l'autorisation de quitter la prière prématurément afin d'aller faire des courses pressantes. Baruter a caché les mots suivants dans la décoration murale de la mosquée : «Il n'y a pas de dieu, la religion est un mensonge.» La caricature a été publiée dans l’hebdomadaire humoristique «Penguen».

Turc athée

Franchement, c'est marrant et pas bien méchant.


 Alors, doit-on continuer le parcours d'intégration de la Turquie à l'U.E..

 D'abord faut préciser qu'un an de prison, c'est trois fois moins que ce que promet la loi française en Alsace Lorraine, même si la jurisprudence ne suit plus. Que par ailleurs, même si l'U.E. recommande à ses membres d'abroger le délit de blasphème, ce dernier a encore cours dans quelques pays qui trainent des pieds ostensiblement.

 Donc on ne peut opposer cet argument contre l'entrée de la Turquie dans l'U.E., mais ça ferait quand même tout drôle si un européen devait faire de la prison pour caricature religieuse.

 Sauf si l'U.E. se décidait enfin à proscrire ce délit dans ses statuts, auquel cas tout candidat devrait réviser ses législation et idéologie auparavant.

 La Turquie :

Une chance pour la laïcité Européenne !

 La question n'est pas tant dans l'idéologie ou non des pays candidats, que dans le flou entretenu dans nos propres archaïsmes qui laisse la porte ouverte à toutes les dérives des candidats. Après tout les musulmans ne font qu'appliquer un principe que nous avons du mal à condamner chez nous : juste une différence de niveau, de l'Alsace au Pakistan en passant insensiblement par l'Irlande, la Turquie, la Tunisie, l'Iran.

 D'où : Ce n'est pas tant la Turquie qui n'est pas prête à entrer dans l'U.E., que L'Union qui n'est pas encore prête à son intégration, car incapable de lui demander des repositionnements clairs en matière de laïcité, puisqu' incapable d'avoir cette position claire vis à vis de ses membres un peu trop chrétiens à ce niveau. En somme, la laïcité serait bonne pour les musulmans, mais pas pour les chrétiens.

 La question reste : "A qui profiterait le crime de non-intégration ?". Aux religieux des deux camps qui entendent bien imposer leurs morales religieuses chacun "chez eux" à ceux qui n'en veulent pas, tout en se gargarisant d'une pseudo laïcité de facade. Redéfinir la laïcité de façon à ce qu'aucun camp ne puisse faire d'hégémonisme politique doctrinal "chez lui" ne les enchantent guère.

 Les Chrétiens intrumentalisent donc la peur d'une islamisation * de la société [* l'islamisme en tant que doctrine politique prônant la prééminence du religieux sur le politique] pour tenter une re-christianisation de l'Europe, soit par une sorte d'  "islamisation chrétienne" * de sa politique.

 Mais désigner la communauté musulmane comme de "mauvais chrétiens", ou plutôt de "mauvais croyants" n'est-il pas dangereusement ostracisant ?

 La question n'est pas tant dans la confession ou non des protagonistes, que dans les limites que l'on oppose, à tous également, face à leurs empiètements sur l'ordre et la morale publique.

 Une ferme laïcité en gros, qui interdirait à toute confession, fut-elle majoritaire, d'imposer ses codes moraux religieux à ceux qui ne s'y reconnaissent pas : islam, christianisme, athéisme ou autre. Où l'on voit que la Laïcité est à repenser et instituer  dans les codes européens... Car la démocratie est une sorte de dictature soft de la majorité sur les minorités, que le concept de laïcité ne reconnait pas : Privilégiant le concept de protection des minorités.

 Mais évidemment les lobbies chrétiens ne tiennent pas plus que ça à voir de nouveaux obstacles se dresser à leurs prétentions à peser sur la morale publique européenne... et trainent donc des pieds sur la question.

 En découle que la perspective d'une intégration rapprochée de la Turquie serait un levier incommensurable dans la nécessaire formulation de principes laïcs européens face aux possibles dérives islamistes des turcs * - évolutions législatives, et idéologique, sanctions éventuelles, etc.-. Et les laïcs devraient y voir plus une chance à ne surtout pas louper, et ne pas se fourvoyer dans une réticence communautariste visant à éviter de se coltiner une nouvelle croyance plus radicale que les précédentes. Le radicalisme de certains est une chance, car poussant à devoir conforter les principes laïcs, vis à vis de toutes congrégations à égalité de traitement, et ce pour toute l'Europe : on se voit mal imposer des exigences aux turcs qu'on n'aurait pas pour nous-même...

 Alors on peut reculer pour mieux sauter, mais ces formulations laïques sont de toutes façons incontournables à terme du fait de la progression actuelle de l'islam en Europe. Alors autant y aller carrément et la meilleure façon de l'envisager est de considérer quels principes laïcs seraient nécessaires et suffisants pour que la Turquie puisse intégrer la communauté.

 Si ces principes sont suffisamment solides pour la Turquie majoritairement musulmane, alors ils seront suffisamment solides à forciori face aux dérives communautaristes minoritaires des islamistes * radicaux dans le reste de l'Europe... islamistes radicaux, autant que chrétiens radicaux en cerise sur le gateau.

 Mais aussi, où l'on voit que les principaux opposants à l'intégration de la Turquie, sont avant tout ceux qui ne tiennent pas à ce que la question de la sécularisation (laïcisation) de l'Europe y soient abordée et surtout actée dans les textes. Les Cathos freinent la mise en place de limites à l'influence islamique, qui brideraient leur propre influence. Ils privilégient une lutte d'influence d'où ils espèrent sortir gagnants, mais sûrement pas une cohabitation bornée laïquement sur leurs influences respectives.


Petit historique : Du temps de la Guerre froide l'UE aurait bien vue la Turquie la consolider face à l'empire soviétique. Puis ce dernier est tombé, et on a accueilli à bras ouvert nos voisins de l'Est. Et finalement la Turquie, s'est retrouvée pestiférée.

Bon, je suis comme beaucoup, que l'Islam et le catholicisme ne transportent d'allégresse que modérément Mais à quoi joue-t-on là ?

Voilà un des rares pays de la mouvance musulmane qui a opté pour la laïcité, la modernité économique et sociale, et a même abandonné l'écriture arabe pour l'occidentale pour ce faire. On lui tient promesses écrites, et finalement non. Pas non à cause des critères d'admission, ou par ce qu'on aurait pas encore digéré les adhésions des pays de l'est, Non parce que c'est NON !

Les arabes (qui ne sont pas turcs) ont longtemps tergiversé entre pro-soviétisme  et non-alignement (se faire courtiser par les deux cotés), pour éviter l'hégémonisme occidental, dont on a vu les effets en Irak (Saddam était un sale con, mais pour  Franco, Salazar ou les colons grecs, personne n'a pipé). De fait, les arabes ont opté pour un repli identitaire Musulman à la chute du communisme.

La tactique politique américaine en Irak était celle pour l'Allemagne en 45 : On vient vous libérer du joug de votre tortionnaire, vous allez devenir riche en nous vendant votre pétrole, prospérer dans la démocratie, et devenir un modèle d'occidentalité attractive pour vos voisins. Mais l'Irak n'était point Allemagne, et de loin (un peu comme si en Allemagne la majorité le fut de communistes réprimés : ce n'eut pas marché ; Là c'est des musulmans).

Les Amerlocs ont échoués  en Irak, là où la Turquie n'attend que ça avec l'Europe... Et on dit non à cette formidable opportunité de lancer un pont ! ?

Encore une fois, la Turquie n'est en soi pas plus follichone qu'un autre, mais quand même plus que l'Allemagne post-nazie, l'Angleterre individualiste pro-atlantiste et Tatchérienne, et ne parlons pas de la très catholique Pologne.

Mais quand je vois les atermoiements indignes de l'U.E. devant ses promesses passées, je VEUX que la Turquie rentre dans l'Union, rien que pour faire la nique à tous ces Racistes qui n'osent même pas assumer.

Notre ex-Président est d'origine Hongroise : Ah d'accord... (c'est petit, je sais : j'essaie de me mettre à sa hauteur... d'esprit s'entend)

Bref on dit aux musulmans du monde entier que même s'il deviennent laïcs, s'occidentalisent économiquement et socialement, ils resteront pour nous non fréquentables. point.

On voudrait les faire enrager, on ne s'y prendrait pas autrement. Ce qu'on est en train de faire avec la Turquie est de l'ordre de la perversion, tout simplement. ET SURTOUT on est en train de donner raison aux martyres de la cause du racisme anti-religieux à l'ONU (voir ci-dessus), et le meilleurs moyen de les moucher serait de faire entrer la Turquie.

Si je voulais faire du mauvais esprit, je dirais que c'est le but des lobbies cathos et protestants, qui ne voient pas d'un mauvais oeil la lutte contre le pseudo "racisme antireligieux" des musulmans. Ceci afin de réaffirmer leur PREEMINENCE CHEZ prétendument EUX en Europe, comme eux chez eux (chacun chez soi), au dépend des rationalistes athées qui se feraient peut-être rouler dans la farine de la Divine Pasta, en abondant dans leur sens pour mieux faire barrage à une nouvelle croyance. Erreur stratégique majeure : Le pluralisme religieux est bien préférable à la prééminence de la mono-confession... Leurs rivalités intellectuelles ne peuvent que les affaiblir face au rationalisme, qui en deviendrait l'arbitre, et s surtout face au Pastafarisme qui se délecte du débat inter-religieux.

 Plus, c'est très idiot. D'un point de vue purement pragmatique. La Turquie a toujours été un pôle géostratégique incontournable entre Europe Russie et moyen orient.(Toutes les ex-républiques soviétiques indépendantes du sud sont Turcophones !). De ce point de vue , la question est plutôt de savoir si on préfère s'allier à la Turquie, ou la voir s'allier à la concurrence.

 Ca me plairais que la Russie double l'U.E. en leur proposant Une Union comparable avec ses ex- républiques... (tête de Sarko !)

 Le plus probable serait qu'à long terme une union se fasse entre pays Turcophones et arabophones Syrie, Irack, Iran, voir Egypte et péninssule Arabique, voir nord africaines ET africaines. Et là, une opportunité unique aurait été perdue de surmonter les clivages ancestraux.

L'idée européenne, n'est pas tant un concept chrétien que rationaliste : Opérer des rapprochements économiques et culturels entre les peuples, afin qu'ils se sentent partout chez eux par cette convergence... Éviter les guerres fratricides : et tous les humains, tous les peuples sont frères (du moins cousins). L'Union Européenne a vocation à intégrer les ex-dépendances soviétiques (L'Ukraine voudrait bien), voir à terme la Russie. A très long terme les USA, Canada, Mexique et Amérique Latine. De Gaule pensait déjà à la Russie post soviétique bien avant sa chute. Je suis sérieux, Nous ne savons comment la Chine compte gérer son avantage dans les décennies et siècles à venir : La meilleure garantie que cela ne se termine dans un affrontement très préoccupant est de lui offrir un bloc cohérent,  fort et ouvert à son adhésion. Au lieu de cela, nous nous engageons dans un repli identitaire (ressemblant à celui des musulmans sur le déclin), à laisser le champ libre à la montée en puissance blocs contre blocs. Le monde se cristallise sous nos yeux entre Chine USA Europe, Russie, pays musulmans, et autres sous blocs flottants au grès des alliances possibles : Amérique latine, Asie non chinoise, Inde. Afrique noire.

Rappelons que la conquête humaine du monde est terminée au point de nous en compromettre son profit. L'Europe a été la première à comprendre que l'affrontement était néfaste : Elle a le devoir et la nécessité de le faire partager au monde en exportant son modèle, plutôt qu'en en niant sa raison d'être originelle, et la question Turque, l'interroge à la croisée des chemins.

Les Maîtres Pastas qui ont oeuvré à son essors ne comprendraient pas qu'il en fut autrement.

Enfin c'que j'en dis , c'est c'que j'en pense en vertu du principe Pasta " Quand je vois c'que j'vois, que j'entends c'que j'entends, j'suis bien content de penser c'que j'pense !". Mais chacun sa Pasta...

Credo in unam sanctam pastafaricam et Monstram Eclesiam      Ramen


 

La situation turque actuelle est difficile à saisir:

 Historiquement, la laïcité turque fut contrainte, et l'armée en était la garante. Situation paradoxale où la démocratie était imposée par l'armée. Les musulmans modérés remettent en cause cette tutelle, sans doute pour mieux s'affranchir d'une laïcité trop contraignante pour eux, mais aussi pour mieux répondre aux critères d'admission à l'U.E. : La tutelle de l'armée sur le pouvoir politique n'étant pas à priori très démocratique en soi.

 Alors certes, on peut s'attendre à des tentatives de délaïcisation de la société turque par le pouvoir en place, mais en même temps si l'objectif reste l'adhésion à l'Europe, cette délaïcisation aura ses limites si nous savons rester clairs sur la question. Par ailleurs, la société turque est démocratique depuis assez longtemps pour que les électeurs veillent à ne point élire des représentants qui remettraient trop en cause cette démocratie par une tutelle religieuse qui remplacerait la tutelle militaire.

 Certes, un mouvement dans ce sens risque de s'opérer dans ce sens dans un premier temps, question de tester son indépendance de l'armée, mais n'oublions pas que la France n'est devenue laïque que 115 ans après la révolution, et 35 ans après l'instauration définitive de la république. Laissons donc aux turcs le temps de tester l'impasse religieuse avant de s'en affranchir. Le risque en est nécessaire pour que laïcité y ait une réelle valeur démocratique par adhésion du peuple.

 Notons aussi que la perspective de l'adhésion à l'U.E. est aussi un moteur dans cette dynamique, qu'il ne s'agit pas de casser. Nonobstant les révolutions arabes si elles réussissent leur virage démocratique et laïc (c'est assez mal parti mais patience !), et gageons que les turcs ont suffisamment d'amour propre pour ne pas se laisser damer le pion sur le terrain de la modernité par des arabes.

 Les cassandres verront dans la dynamique actuelle une destabilisation, les renvoyant à leurs craintes... et ma foi certains aspects de cette déstabilisation actuelle sont assez préoccupants effectivement. Mais encore une foi_ la société turque a trop fait d'effort vers cette modernité, depuis assez longtemps, pour que des réflexes fondamentaux ne s'y soient inscrits profondément. Laissons donc du temps au temps. Et encore une fois, l'U.E. en est un garant tant que leur adhésion en reste une perspective... mais avec les bémols quand à nos flous dans les critères d'adhésion.

 Persiste que les adhésions à l'U.E. restent problématiques intrinsequement, dans la mesure où les perspectives d'exclusion en cas de "fascissisation" d'un pays y restent peu décourageant par leur flou. On pourra regretter ce flou, même si après tout, la meilleure option reste un long processus au long duquel les autres pays peuvent y faire pression pour ramener le transgresseur à la raison. Le problème se poserait peut-être pour la Turquie par son poids économique et démographique... Mais imaginons que ce puisse être le cas de l'Allemagne ou la France à long terme ? Le problème en serait autrement important.

D'ailleurs le cas de la Turquie nous renvoie aux faiblesses de nos propres institutions : Nulle doute qu'en France l'électeur moyen hésiterait plus à voter "Front Nationnal" si les statuts de l'Europe en prévoyaient clairement son exclusion en cas d'application de son programme. Le-dit "Front" ne cache pas son animosité vis à vis de l'Europe ; Mais c'est une chose que de prétendre renégocier les Statuts de l'Europe vers une fascissisation identitaire de ses institutions, une autre que de risquer de s'en faire "jeter" comme des malpropres pour non conformité à ses statuts.

A méditer....

RAmen

V perdu ? la carte aux trésors :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . Râmen.

carte4

 

.

Publicité
Commentaires
Publicité
Pages
Pastafarisme Marseilais
  • Pastafarisme : Restons laïcs soyons mystiques, car Dieu est un Monstre en Spaghetti Volant : Sérieux ? Mais bien sûr ! Athéisme, Pirates et réchauffement climatique. Point de ralliement des athées, rationalistes, naturalistes et épicuriens truculents.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Publicité